Vénus de Lespugue, musée de l'homme, Paris
3 raisons pour ne pas rater cet événement:
- Rassemblement unique d'objets venus de la nuit des temps (-500 000 à -20 000 ans)
- 3 fossiles naturalistes, émerveillants, qui rappellent que la main humaine n'a aucun monopole de l'art !
- Découverte de l'invention de la Préhistoire, superbe aventure de curiosité humaine plutôt que somme indigeste de savoirs
Il y a cent cinquante ans, la préhistoire n’existait pas. Et ce miroir tendu bouscule le présent. L’exposition Préhistoire, une énigme moderne[1] est exceptionnelle par ce qu’elle donne à voir, plus encore que par ce qu’on y apprend. Le vis-à-vis est inhabituel, dans chaque salle, entre des œuvres qu’on croit connaître (Picasso, Miró, Giacometti, Arp etc.) et ces objets préhistoriques qu’on connaît si peu. Et pour cause, dispersés dans des musées d’histoire naturelle ou d’archéologie, ils échappent aux circuits artistiques habituels, leur petite taille requiert aussi une attention toute particulière. Or cette mise en présence d’objets, anachroniques les uns aux autres, produit des éclairages extraordinaires. Le propos historique est passionnant[2], mais le titre et la densité touffue du parcours peuvent faire obstacle à l’expérience de visite. À l’œil nu en revanche, le jeu de pistes devient chasse aux trésors. Il ne transforme pas seulement le regard, il décape notre rapport à l’art et au temps, révélant un autre rapport au monde.
Suite à lire ici, sur le site de la revue Esprit :